Diagonales : Impositum ex machina |
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31-01-2011 |
Trois économistes français, Camille Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez, viennent de publier Pour une révolution fiscale, un livre où ils présentent un projet de refonte du système fiscal hexagonal. A cette occasion, un quatrième mousquetaire, encore étudiant, Guillaume Saint-Jacques, a développé un moteur de simulation de réforme fiscale en temps réel accessible par Internet. Tel un ministre du budget, chacun peut s'amuser – si l'on peut dire – à évaluer les conséquences sur le déficit public et les inégalités des variations de tranches et de taux de l'impôt sur le revenu ou de l'ISF.
On est évidemment tenté de regarder les effets des positions maximalistes. Quand on supprime l'impôt sur le revenu, le calculateur signale que l'on aggrave le déficit budgétaire de 53,3 milliards d'euros, et si l'on met fin à l'ISF, il indique qu'on le creuse de 4,0 milliards d'euros. Mais lorsqu'on décide de porter à 70% le taux marginal d'imposition du revenu ou à 5% celui du capital, on nous précise que de tels taux risquent d'induire de fortes réactions comportementales, que les simulations disponibles en ligne ne prennent pas en compte. Cinq ans après son inscription dans la Constitution, le principe de précaution est décidément entré dans les moeurs.
Jean-Jacques
Salomon
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