Diagonales : La traversée du Shangri-La
10-01-2011
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Le Shangri-La, dernier né des palaces parisiens, a ouvert le 17 décembre, place d'Iéna, en face du musée Guimet. Au badaud, il offre une quadruple leçon. Littéraire d'abord : on apprend que si l'hôtel porte le nom de Shangri-La, lieu mythique de Lost Horizon, le roman de James Hilton (1933), c'est parce que celui-ci incarne les valeurs de sérénité qui sont les siennes. Puis vient le cours d'histoire. Le bâtiment qu'occupe le Shangri-La n'est autre, en effet, que l'ancienne résidence de Roland Bonaparte, fils de Pierre – l'assassin de Victor Noir –, et époux de Marie-Félix Blanc, fille du très fortuné fondateur du casino de Monte-Carlo. De l'histoire, on passe à la psychanalyse : Roland est aussi le père de Marie Bonaparte, l'amie de Freud, elle-même psychanalyste, qui organisa son départ d'Autriche en 1938. Le souvenir de Marie Bonaparte hante les lieux : c'est d'ailleurs elle qui les a vendus en 1925 à la Compagnie de Suez. Et c'est par les sciences économiques qu'on termine. Le Shangri-La pousse l'hospitalité jusqu'à offrir au visiteur, dans ses toilettes, peignes, brosses à dents, limes à ongles et parfums divers, qu'on est libre d'emporter.

Question : si le coût marginal d'un nécessaire à toilette est du troisième ordre dans le compte d'exploitation de l'hôtel, calculer le prix moyen d'une chambre.

 

 

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Jean-Jacques Salomon

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