Si l'on écarte les concours, tirages au sort et passe-droits, il n'y a que deux façons de réguler l'offre et la demande : par les prix ou par les files d'attente. Certaines branches d'activités ne connaissent que la régulation par les prix : c'est le cas des produits de consommation courante. D'autres ne pratiquent que la file d'attente : telle est la situation des crèches publiques. Mais il existe aussi des secteurs mixtes où coexistent les deux formes de régulation. C'est notamment courant dans les transports. A l'aéroport, il suffit de s'offrir la classe Affaires pour éviter la queue. A l'ouest de Paris, on peut contourner les encombrements de l'A13 en payant l'A14.
En économie de marché, on préfère la régulation par les prix. Tant que les files d'attente sont courtes et intermittentes, on les laisse se former et se dissoudre. Mais lorsqu'elles deviennent longues et récurrentes, on est vite tenté de les réguler par les prix. Encore quelques flocons et l'on verra peut-être surgir l'idée d'une taxe de circulation par temps de neige !
Jean-Jacques Salomon