avec
- En 1229, le Languedoc, dont Uzès
fait partie, est rattaché à la couronne de France.
- En 1565, Charles IX élève le comte
de Crussol à la dignité de duc d’Uzès afin de s'assurer du loyalisme de ce
dernier envers la couronne.
- En 1632, le duc d'Uzès est 1er
duc de France, ce qui lui confère le privilège de marcher dans les cérémonies
juste derrière les princes de sang.
- Le palais
ducal d’Uzès, situé au coeur de la ville appartient toujours à la famille, qui
y séjourne depuis plus de 1000 ans.
- Mais
doit-on prononcer duzesse ou duzai ?
- Proust nous
met sur la voie.
- Dans A
la recherche du temps perdu, Mlle Legrandin incarne, comme son frère,
l’archétype du snobisme.
- En
devenant, par son mariage, Madame de Cambremer, elle découvre les manières de
l’aristocratie :
- Un jour,
en visite, entendant une jeune fille dire: «ma tante d’Uzai», «mon onk de
Rouan», elle n’avait pas reconnu immédiatement les noms illustres qu’elle avait
l’habitude de prononcer: Uzès et Rohan; elle avait eu l’étonnement, l’embarras
et la honte de quelqu’un qui a devant lui à table un instrument nouvellement
inventé dont il ne sait pas l’usage et dont il n’ose pas commencer à manger.
Mais, la nuit suivante et le lendemain, elle avait répété avec ravissement: «ma
tante d’Uzai» avec cette suppression de l’s finale, suppression qui l’avait
stupéfaite la veille, mais qu’il lui semblait maintenant si vulgaire de ne pas
connaître qu’une de ses amies lui ayant parlé d’un buste de la duchesse d’Uzès,
Mlle Legrandin lui avait répondu avec mauvaise humeur, et d’un ton hautain:
«Vous pourriez au moins prononcer comme il faut: Mame d’Uzai.» (Marcel Proust, A la recherche du
temps perdu, Sodome et Gomorrhe).
- Le verdict
de Proust est clair.
- Si l’on est
simple, on prononce duzesse.
- Quand on
est snob, on dit duzai.