Le 30 août 1918, Lénine visite une usine de Moscou.

Lorsqu'il quitte le bâtiment pour monter dans son véhicule, une jeune femme l'interpelle puis tire trois coups de feu.

Deux le touchent à l'épaule gauche et au poumon.

Lénine retourne au Kremlin qu'il refuse de quitter pour se faire soigner par crainte d'un autre attentat.

Les médecins arrivés sur place ne parviennent pas à retirer les balles en-dehors d'un hôpital.

Arrêtée et interrogée par la Tchéka, la police sociétéique, la jeune femme déclare : « Je m'appelle Fanny Kaplan. J'ai tiré sur Lénine aujourd'hui. Je l'ai fait volontairement. Je ne dirai pas d'où provient le revolver. J'étais résolue à tuer Lénine depuis longtemps. Je le considère comme un traître à la Révolution. J'ai été exilée à Akatui pour avoir participé à la tentative d'assassinat du tsar à Kiev. J'ai passé là-bas sept ans à travailler dur. J'ai été libérée après la Révolution. J'étais en faveur de l'assemblée constituante et je le suis toujours. »

Elle est exécutée sans jugement le 3 septembre 1918, à l'âge de 38 ans.

Quoique mal soigné, Lénine survit à ses blessures, mais cette tentative d'assassinat marque, pour certains, le début de son affaiblissement physique, puis mental, qui devait faciliter la prise du pouvoir par Staline.

Jusqu'à la pérestroïka, Fanny Kaplan sera présentée en URSS comme un personnage monstreux.

Un monument en bronze a été érigé à sa mémoire à Moscou en 2001.