Culture FI : « Crise japonaise ». On devrait méditer sur la triple crise, boursière, immobilière et bancaire du Japon dans les années 90. Pourquoi ?
09-12-2008
« Crise japonaise ». Au cours
des années 1990, le Japon a connu une triple crise, boursière, immobilière et
bancaire, sans précédent. Son exemple devrait être aujourd’hui médité. Pourquoi ?
Il y a des ressemblances entre la
crise japonaise des années 90 et la crise mondiale de 2007-2008.
A l’origine des difficultés de
l’archipel, une bulle spéculatives sur les actifs, notamment immobiliers, dans
la seconde partie des années 80.
Pour dégonfler la bulle, les
autorités monétaires portent les taux d’intérêt de 2,5% à 6%, entre 1989 et
1991.
Le prix des actifs s’effondre, la
déflation s’installe, des banques font faillite.
Pour relancer l’économie, la banque
du Japon s’engage à partir de 1995 dans une politique dite de taux zéro, en
ramenant son taux directeur à moins de 0,5%.
Le Japon ne renoue avec la
croissance, du fait de la demande chinoise, qu’en 2002 et les taux d’intérêt
demeurent depuis à un niveau voisin de zéro.
Mais avec ses faibles taux
d’intérêt, le Japon est encore aujourd’hui comme sous perfusion.
Le désendettement se révèle lent et
la demande intérieure tarde à repartir.
Au cours de cette longue crise, le
Japon aura mis en œuvre l’ensemble de l’arsenal monétaire déployé, avec certes
plus de célérité, par la plupart des pays au cours de l’automne 2008, à
l’exception des garanties accordées aux banques.
Selon les observateurs, l’archipel
nippon illustre le risque qui pourrait menacer les économies mondiales si les
taux d’intérêt poursuivaient durablement le mouvement de baisse dans lequel ils
sont engagés.
Car tel est l’enseignement de la
crise japonaise : mal maîtrisée, une politique prolongée de faibles taux
d’intérêt peut aussi, paradoxalement, mener à la déflation.