Culture FI : Confrontées à la hausse du prix du blé, l’Athènes du IVème siècle et la France de 1793 prennent des mesures drastiques identiques. Lesquelles ?
30-03-2012
avec
« Blé ».
Après avoir baissé de 20% de septembre à décembre 2011, le cours du blé a augmenté d'autant en 2012.De telles variations perturbent l’activité
économique. Confrontées au même phénomène, l’Athènes du IVème siècle
(av. J.-C.) et la France de 1793 prennent des mesures drastiques identiques.
Lesquelles ?
En période
de pénurie, dans toutes les civilisations semble-t-il, on spécule.
Au début du
IVème siècle (av. J-C), Périclès est déjà loin : l’hégémonie
économique athénienne décline, les poteries s’exportent mal et la grande cité
attique manque de monnaie pour payer ses importations de blé.
Les
marchands pratiquent l’accaparement, cette technique consistant à
stocker le grain pour provoquer la hausse des cours.
Même phénomène
pendant la Révolution française : on accumule le blé plutôt que de le
vendre.
Dans chaque
cas, le risque de disette est tel que la puissance publique choisit une même
sanction : la mort.
Ce sera, à
Athènes, la loi contre l’accaparement, avec la peine capitale prononcée contre
tout Athénien achetant plus de cinquante phormes de blé, et pendant la
Terreur, la loi du Maximum, qui envoie à l’échafaud celui qui conserve du blé
par-devers lui.
Malgré leur
sévérité, ces sanctions parviennent mal à juguler l’inflation des cours : on
observe ainsi à Athènes au cours d’une même année une variation du prix du blé
de 4 à 10 drachmes, écart qui n’est pas sans rappeler l’époque contemporaine.
Lapuissance publique est souvent démunie face
aux crises économiques, mais ses interventions nous apportent cependant aujourd’hui
des bénéfices collatéraux : les discours de Lysias contre les marchands de
blé et des séries statistiques rares sur la consommation alimentaire pendant la
Révolution.
Quant aux errements
actuels du cours du blé, ils n’ont jusqu’à présent donné lieu qu’à des procès
d’intention et ne laissent pas encore présager, à ce stade, d’avantages
secondaires.